Mission Bozio-Wasmer | Les politiques d'exonérations de cotisations sociales : une inflexion nécessaire

Antoine Bozioet Étienne Wasmer Rapport final Octobre 2024 Antoine Bozio Maître de conférences à l’EHESS, professeur associé à PSEet directeur de l’Institut des politiques publiques (IPP) Étienne Wasmer Professeur à New York University Abu Dhabi et professeur associé à Sciences Po RAPPORTEURS Sophie Maillard,rapportrice générale, Inspection générale des finances Nicolas Baaklini,Direction générale du TrésorMarin Guédo-Guilloteau,Direction de la sécurité socialeMichaël Orand,Direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques (Dares)Hélène Poncet,Insee CONTRIBUTEURS Quentin Bolliet, Inspection générale des finances Marie Gouyon, DaresClotilde Nietge,DaresIsmaël Ramajo,Dares Nous tenons à remercier les chercheurs ayant accompagné le travail de réflexion de fondet permis d’approfondir la réflexion théorique et empirique : Pranav Mimani (NYUAD et IUEde Florence), Christian Aleman-Pericon (NYUAD et Autonoma Barcelona), Raul LlopisSantaleulia (NYUAD), les équipes de France Stratégie et notamment Antoine Naboulet,Hélène Garner, Matthias Le Fur, Haithem Ben Hassine et les assistants de recherche deNYUAD : Lydia Sanz Lozano, Mandip Subedi et Yiqing Yan. Nous remercions aussi lebureau Redistribution et évaluation de la DREES et le bureau de la politique économiqueFrance (Macro 1) de la direction générale du Trésor pour leur contribution. Synthèse..................................................................................................................................................9Introduction générale...........................................................................................................................14Chapitre 1–Trente ans de politique de réduction des cotisations employeur.............................361.Sans cesse renforcée depuis les années 1990, la politique d’exonération générale s’est vuassigner de nouveaux objectifs..........................................................................................................371.1.1993-1995: les allègements Balladur inaugurent les politiques d’allègement du coût du travail381.2.1996-2005: des dispositifs dégressifs articulés avec le passage progressif aux 35 heures391.3.2006-2012: le dispositif des allègements généraux se stabilise...........................................421.4.2013-2019: élargissement des exonérations à des salaires éloignés du Smic avec lesmesures de compétitivité...................................................................................................................431.5.2020-2024: stabilisation du dispositif....................................................................................451.6.30 ans de mesures cumulées ont conduit à une réduction massive du coût du travail au niveaudu Smic..............................................................................................................................................472.Le coût du travail au salaire minimum en France a diminué en relatif de celui à des niveauxde salaire plus élevé ou en comparaison internationale.................................................................483.Le taux d’emploi en France a progressé nettement depuis les années 1990, mais l’inactivitéet le chômage restent importants pour des catégories spécifiques de personnes et dans lesbassins d’emploi les moins dynamiques..........................................................................................533.1.L’amélioration du marché du travail n’a pas profité aux moins diplômés...............................563.2.En comparaison internationale, l’essentiel des différences de taux d'emploi entre la France etses voisins porte sur les travailleurs moins qualifiés et sur les travailleurs plus âgés.......................593.3.Le taux de chômage élevé des jeunes s’explique en partie par les spécificités de la périoded’insertion professionnelle..................................................................................................................623.4.Certains bassins d’emploi restent concernés par des taux de chômage plus élevés que le restede la France.......................................................................................................................................644.Lecoût du dispositif est estiméà75Md€en 2023,augmentant sous divers effets:progression de l’emploi, de la masse salariale et du niveau du Smic............................................665.Les exonérations de cotisation bénéficient en premiers lieux aux employeurs de salariésproches du Smic..................................................................................................................................726.À court terme, les hausses de Smic exposent les entreprises à des chocs très hétérogènesde coût du travail, et paradoxalement, le plus souvent en leur faveur..........................................75Chapitre 2–Ce que l’on sait et ce que l’on ne sait pas : analyse économique et évaluation depolitiques publiques...........